Puit Hély d'Oissel

En Provence, l’exploitation du charbon remonte au XVème siècle. Il s’agit dans un premier temps d’une activité artisanale qui se concentre principalement sur les versants Nord du Régagnas et de l’Etoile, où le gisement - qui s’étend jusque sous l’Etang de Berre - affleure. Les premiers accès à la mine sont des puits étroits inclinés à 45° (descenderies). Au XIXème siècle, le creusement de puits verticaux, l’utilisation de la vapeur et l’arrivée du chemin de fer marquent le passage à une exploitation industrielle. Le cœur névralgique du bassin se situe alors sur le sillon Fuveau-Gréasque-Saint-Savournin… Au cours du XXème siècle, l’exploitation se concentre dans la partie occidentale (Gardanne, Meyreuil) et délaisse les premières mines, devenues non rentables (Trets). Le paysage minier se structure : carreaux, chevalements, terrils, lavoirs, cités minières, etc. La main d’œuvre afflue de toute l’Europe et du bassin méditerranéen.

Au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, l’ensemble des houillères françaises est nationalisé au sein du groupe Charbonnages de France. Les concessions provençales sont regroupées dans l’UE (Unité d’Exploitation) « Provence », partie prenante des Houillères de Bassin Centre Midi. Quelques concessions ne sont toutefois pas nationalisées (Coudoux, La Fare-les-Oliviers, Plan d’Aups). La reconstruction constitue une période d’exploitation intense. Mais le lignite local devient vite concurrencé par les charbons étrangers et des sources d’énergie alternatives à moindre coût. Le bassin s’illustre néanmoins par des méthodes d’abattage performantes (mise au point du soutènement marchant, notamment). Le puits Yvon Morandat, foncé en 1981 à Gardanne, reste l’installation la plus récente au moment de la fermeture en 2003. La fin de l’exploitation en Provence précède de peu la fin de l’exploitation en Lorraine (2004), qui marque l’arrêt définitif de l’extraction du charbon en France.

De taille relativement modeste à l’échelle française, le bassin minier a néanmoins produit un total d’environ 150 millions de tonnes de minerai. Il a joué un rôle essentiel dans l’essor de l’industrie provençale, en particulier à Marseille. Il a également fixé des activités structurantes sur le territoire, notamment des cimenteries qui se sont assez tôt installées à proximité des puits (Cadolive, Trets, ...) pour utiliser les menus charbons, une importante unité de traitement de la bauxite et de fabrication d’alumine, ainsi qu’une centrale électrique thermique. Au plus fort de son activité, la mine a employé plus de 6000 personnes (1945-1947).